La petite ville alsacienne de Mülleimer inaugurait ce weekend sa nouvelle décharge municipale. Jusque là, rien d’anormal. Et pourtant : L’événement est bel et bien unique en son genre car il s’agit de la toute première fois qu’un lieu public est officiellement nommé d’après un président de la République en fonction.
Nichée entre deux collines boisées bien connues des chasseurs locaux, la décharge François Hollande accueillera les déchets et autres détritus de Mülleimer et de son agglomération. Avec ses 13 hectares, ses incinérateurs et son système de tri et de recyclage automatisé, la décharge François Hollande se veut résolument moderne et aussi écologique que peut l’être un tel lieu.
Interrogé par nos confrères de « Ein Alsace » sur le choix potentiellement polémique du nom du lieu, le maire UMP Louis Schmutz évoque une marque profonde de respect, mal comprise, envers le président Hollande : « Une décharge est indispensable à la communauté, elle accomplit sans gloire des tâches ingrates, difficiles mais vitales dont la majorité des citoyens n’aimeraient pas se charger eux-mêmes, à l’image de la présidence. Il est regrettable que certains voient dans ce baptême de la moquerie ou même du mépris car c’est précisément du contraire dont il s’agit. ».
La responsable de la communication de la municipalité, Béatrix Shmutz, admet quant à elle « pouvoir comprendre » que ce nom puisse déplaire : « Certains auraient préféré que cette décharge s’appelle Nicolas Sarkozy ou Marine le Pen, mais à Müleimmer, comme dans n’importe quelle ville française, nous avons des devoirs républicains, dont celui d’honorer notre président actuel, inconditionnellement, sans tenir compte de nos préférences personnelles à propos d’un président passé, d’une future présidente ou qui que ce soit ».
Ce n’est pas la première fois que cette ville alsacienne de 18000 habitants se fait remarquer de la sorte. En avril 2010 déjà, l’équipe municipale avait défrayé la chronique lors de l’inauguration en grande pompe de la station d’épuration « Brice Hortefeux » qui, suite à de nombreuses polémiques, avait dû être débaptisée.